"Au bonheur des clients..."
Où l’on rencontre un couple qui change tout.
Où l’on rencontre un couple qui change tout.
Paris, 9 septembre 1869. Entourés d'une petite foule, Marguerite et Aristide Boucicaut posent la première pierre du nouveau Bon Marché. Plus grand, plus beau, ce lieu sera la cathédrale du commerce ! Et pour le couple, le couronnement d'une carrière exceptionnelle…
Illustration Économitips
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D'abord assistant d'un marchand ambulant de chapeaux, Aristide a 24 ans quand il devient vendeur en magasin, à Paris. Il dresse un constat sévère sur les boutiques de l'époque : clients mal accueillis, produits mal présentés, prix à la tête de l'acheteur... Rien ne va ! Pour lui, les commerces devraient être des lieux de promenade. À voir tant de belles choses, les visiteurs finiraient par acheter.
Auteur inconnu, Portrait d'Aristide Boucicaut, vers 1870, photographie
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De son côté, Marguerite mène une carrière fulgurante. Blanchisseuse à 12 ans, elle passe ses journées à laver des vêtements, puis enchaîne le soir en apprenant à lire et à écrire. Avec cette volonté de fer, elle n'a pas 20 ans lorsqu'elle ouvre son propre restaurant pour ouvriers dont Aristide devient le meilleur client en 1836…
Auteur inconnu, Portrait de Marguerite Boucicaut, vers 1870, photographie
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Ambitieux et patients, ces deux-là vont révolutionner le commerce. En 1853, Aristide s'associe aux propriétaires du magasin Au Bon Marché. Les Boucicaut peuvent enfin appliquer leurs idées novatrices. En réduisant les marges, Aristide baisse les prix des produits et les affiche clairement. Les ventes grimpent, et le chiffre d'affaires est multiplié par 11 en 11 ans.
Carte postale du Bon Marché, 1852
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Mais à tout changer, Aristide effraie ses associés, qui se retirent de l’affaire. La concurrence, en revanche, copie les idées des Boucicaut : Printemps, Samaritaine, Grand Bazar de l'Hôtel de Ville (aujourd'hui BHV), Galeries Lafayette…
La réussite exemplaire du Bon Marché inspire aussi les artistes, comme Zola qui y trouve le sujet de son roman Au Bonheur des Dames. L'ère des grands magasins est définitivement lancée.
En 1879, après la mort d'Aristide et de leur fils, éphémère dirigeant durant deux années, Marguerite reprend officiellement la direction du Bon Marché avec un succès qui ne se dément pas.
Émile Lévy, Grand Bazar de l'Hôtel de Ville, 1891, affiche publicitaire
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Et lorsqu'à son tour, elle s’éteint, Marguerite se souvient de ses origines modestes. Elle lègue notamment 16 millions à ses employés, finance la création d'un hôpital et verse des sommes très importantes pour le soutien aux jeunes ouvriers, aux artistes, aux cultes religieux (catholique, protestant et juif), à l'Institut Pasteur…
Auteur inconnu, Le magasin Bon Marché, 19[size=7]e siècle, gravure
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Nous évoquions la Samaritaine....