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"Je touche du bois !"
Où l’on égare un violon qui vaut de l’or.
Où l’on égare un violon qui vaut de l’or.
New York, 2008. Le musicien américain Philippe Quint est affligé : il a oublié son précieux instrument - un violon Stradivarius estimé à 4 millions de dollars - sur la banquette arrière d’un taxi ! C’est comme s’il avait perdu une partie de lui-même…
Illustration Sciencetips
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Les Stradivarius ont été créés au début du 18e siècle par le célèbre luthier italien Antonio Stradivari. Aujourd’hui encore, ils sont reconnus comme étant les meilleurs instruments au monde, grâce à leur sonorité prodigieuse dont le secret pourrait être lié… au climat !
Artiste inconnu, Antonio Stradivari dans son atelier, 19e siècle, gravure colorisée, collection privée
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Le bois utilisé pour leur réalisation a poussé pendant le "minimum de Maunder", un petit âge glaciaire causé par une diminution de l’activité solaire, qui a culminé entre 1645 et 1715. Pendant cette période, les hivers étaient anormalement longs et froids, ce qui n’a pas été sans conséquence pour le bois…
Jacob van Ruisdael, Paysage d'hiver, 1665, huile sur toile, 52 x 50 cm, Rijksmuseum, Amsterdam
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C’est la dendrochronologie, la science qui lit dans les cernes des arbres, qui nous le dit ! Vous savez, ces anneaux concentriques qui marquent la croissance d’un arbre et qui permettent de connaître son âge.
Or, le principal facteur influant sur la largeur des cernes, c'est-à-dire sur la quantité de bois produit par l’arbre au cours de l’année, c’est le climat.
Section de tronc d'un chêne pédonculé (Quercus robur), âgé de 21 ans selon le nombre d'anneaux concentriques, photo : Sten Porse
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Quand ce dernier est rude, comme pendant le minimum de Maunder, la croissance des arbres est ralentie et les cernes sont plus rapprochés. Le bois est alors plus dense et gagne en qualité !
Le maître italien l’avait bien compris en sélectionnant les meilleures essences pour ses instruments. Mais bien sûr, la qualité du bois ne fait pas tout… C’est surtout la technique et le grand savoir-faire d’Antonio Stradivari qui a donné toute leur magie à ses instruments, dont les musiciens raffolent toujours.
Le violon que Philippe Quint avait laissé dans le taxi, le modèle Kiesewetter de Stradivarius, réalisé en 1723 par Antonio Stradivari, photo : DR
Comme Philippe Quint, qui a eu le sentiment de revivre quand le chauffeur de taxi lui a rapporté son violon égaré. Reconnaissant, le soliste a organisé un concert gratuit en l’honneur des taxis dans l’aéroport !
Revivre le concert de Philippe Quint en l'honneur des taxis (vidéo). Le musicien y interprétait un thème du film Le Violon Rouge, It Ain't Necessarily So de George Gershwin, une variante de Paganini et la Méditation de Thaïs de l’opéra de Jules Massenet.
