"Stars à poils !"
Où l’on découvre un couple atomique.
Où l’on découvre un couple atomique.
Décembre 1973, aéroport d’Orly. Les photographes tendent leurs appareils au-dessus de la foule, espérant saisir le cliché qui fera la une des journaux. Hélas, le couple venu de Pékin se dérobe à leurs flashs. Qui sont ces mystérieuses personnalités ?
Illustration Artips Éco
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Il s’agit de Li Li et Yen Yen, des pandas géants offerts par la Chine ! Deux mangeurs de bambous en mission : depuis le zoo de Vincennes, ils seront les ambassadeurs de leur pays et de sa nouvelle amitié avec l’Occident. C’est la "diplomatie du panda" dont les Américains ont bénéficié un an plus tôt, en accueillant un couple au zoo de Washington.
Panda géant mâle, offert par la Chine au Smithsonian National Zoological Park, Washington D.C., 2004, photo : Jeff Kubina
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À l’époque, les naissances en captivité semblent impossibles, mais pour les Français, c’était perdu d’avance : Yen Yen est un mâle, et non une femelle, comme annoncé. Mais chut ! Il ne faudrait pas vexer les Chinois en révélant leur erreur.
Un bébé panda dans un incubateur, 2005, parc de Chengdu, Sichuan, photo : Colegota
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Si Li Li meurt rapidement, Yen Yen vit jusqu’en 2000. À sa mort, la Chine ne renouvelle pas son don. Depuis 1984, elle n’offre plus de pandas, mais les loue pour une longue durée. Une transaction financière qui n’enlève cependant rien à l’honneur d’être choisi pour accueillir ces précieux mammifères. La diplomatie du panda devient même plus acceptable, car les fonds récoltés sont consacrés à sa préservation en milieu sauvage.
Yen Yen au zoo de Vincennes, vers 1984, photo : DR
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En 2006, des négociations s’ouvrent pour accueillir un nouveau couple de pandas en France. Mais la Chine "rappelle ses ambassadeurs" avant même qu’ils ne se soient installés. La raison ? L’épouse du président français a reçu le Dalaï-Lama, que Pékin considère comme un opposant.
Rencontre du 14e Dalaï Lama, Tenzin Gyatso, et de Carla Bruni-Sarkozy, 2008, photo : DR
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Huan Huan et Yuan Zi se font ainsi attendre jusqu’en 2012… Moyennant 750 000 dollars par an, ils prennent leurs quartiers au zoo de Beauval. L’indemnité annuelle peut sembler rondelette, mais elle ne serait en fait qu’une infime part de l’accord économique conclu entre les deux pays.
Les deux pandas du zoo de Beauval : Yuan Zi et Huan Huan, 2012, photo : Isa2886
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Des chercheurs de l’Université d’Oxford affirment en effet en 2013 que le prêt de ces deux pandas serait lié à un contrat, signé peu avant, dans lequel la France s’engageait à fournir pour 20 milliards de dollars d’uranium à la Chine. La diplomatie du panda est passée à l’ère atomique !
Regarder le reportage de l'INA Le panda, cet animal diplomatique chinois, 2022 (vidéo)