"Et sinon, elle donne l’heure ?"
Où l’on découvre une horloge qui va chercher midi à quatorze heures.
Où l’on découvre une horloge qui va chercher midi à quatorze heures.
Milieu du 19e siècle. La ville de Strasbourg est très fière de présenter sa dernière création : une horloge astronomique moderne, la première de ce type en France. Mais cette merveille technique ne fait pas que des heureux... À Besançon, l'évêque Mathieu veut aussi la sienne !
En effet, il n'est pas question de laisser Besançon à la traîne. La ville produit alors l'écrasante majorité des montres dans le pays. Il faut exhiber son savoir-faire avec une horloge encore plus extraordinaire.
Pour cela, l'évêque fait appel à un certain Bernardin. Celui-ci en produit une magnifique... mais qui, hélas, fonctionne mal. Ses mécanismes ne font que s'arrêter.
Josias et Isaac Habrecht, Horloge astronomique, 16e siècle, modernisée par Jean-Baptiste Schwilgué au 19e siècle, 12 m de haut, Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, Strasbourg, photo : Diliff
Voir en grand
[size]Voir en grand
L'évêque Mathieu, contrarié, se tourne alors vers un autre horloger, venu de Picardie, Auguste-Lucien Vérité. À charge pour lui de proposer une nouvelle œuvre pour faire plaisir à l'homme d'Église. Et le résultat de cinq ans de travail minutieux dépasse toutes les espérances !
L'objet, haut de 5 mètres, est un bijou de bois, de laiton et d'or. Comme toute bonne horloge astronomique, il donne des indications très variées sur ses 57 cadrans.
[/size]
Auguste-Lucien Vérité, Horloge astronomique, vers 1858-1860, horlogerie, 5,5 x 2,4 x 1 m, Cathédrale Saint-Jean, Besançon, photo Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux
Voir en grand
[size]Voir en grand
Ainsi, grâce au mécanisme de ses 30 000 pièces, on peut connaître 122 informations, des phases de la lune aux heures des marées dans différentes villes portuaires. Et puis, tout de même, l'horloge donne l’heure, mais dans 20 points différents du globe.
[/size]
À gauche : Détail du corps central de l'horloge / À droite : Côté de l'horloge, cadrans des marées de plusieurs villes, photo Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux
Voir en grand
[size]Voir en grand
Pour faire bonne mesure, l'objet, habilement sculpté, est aussi une œuvre d'art. Chaque demi-heure, il laisse apparaître des automates, aux traits fins et très colorés. Ils jouent avec grâce des scènes tirées de la Bible.
[/size]
À gauche : Automates, de gauche à droite : la Charité, la Foi, et l'Espérance, ici en 1993, photo Alain Lonchampt / Centre des monuments nationaux / À droite : Automate de l'Espérance en restauration, ici en 2021, photo Pierre-Olivier Deschamps – Agence Vu’ / Centre des monuments nationaux
Voir en grand
[size]Voir en grand
Bref, en 1860, tout le monde est époustouflé par le talent de Vérité. Et cette fois-ci, pas de problème technique ! Du moins jusqu'à ce que l’humidité de la cathédrale qui l'accueille grippe ses rouages. Aujourd'hui en restauration, mais visible entre avril et octobre, l'horloge devrait bientôt refaire la fierté de Besançon.
[/size]
À gauche : Horloge astronomique en cours de restauration, 2021, photo Pierre-Olivier Deschamps – Agence Vu’ / Centre des monuments nationaux / À droite : Horloge astronomique, dos, mécanisme interne, photo Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux
Voir en grand
Voir en grand