Où l’on découvre une collectionneuse qui traîne quelques casseroles.
1939. Peggy Guggenheim, une célèbre héritière américaine, déménage à Paris, juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Et dans sa poche, se trouve une liste de courses qui marquera l’histoire de l’art...
Rien à voir avec la cuisine, bien sûr ! Il s’agit plutôt d'œuvres à acquérir à tout prix. Celle qui se définit comme une "art addict" se donne ainsi le défi de s’offrir un tableau par jour.
Pendant un an, elle rencontre ainsi de nombreux artistes comme Picasso, Brancusi ou encore les Delaunay...
André Rogi, Portrait de Peggy Guggenheim à Paris, vers 1940, épreuve au gélatino-bromure, Bibliothèque nationale de France, Paris. Photo : DR
Fernand Léger, Les Hommes dans la ville, état définitif, 1919, huile sur toile, acheté par Peggy Guggenheim, Peggy Guggenheim Collection, Venise. Adagp, Paris, 2023
Bon nombre d’entre eux craignent alors la guerre à venir contre l’Allemagne. Aux yeux des nazis, leur art "dégénéré" ne vaut pas grand-chose. Les voilà qui se tournent vers Peggy Guggenheim avec l’espoir qu’elle puisse acheter et protéger leurs œuvres. Et ils ont eu le nez creux !
En 1940, alors qu’elle se trouve dans l’atelier de Fernand Léger, la collectionneuse apprend que Hitler vient d'envahir la Norvège. Il est temps de rentrer aux États-Unis : l’Europe est devenue trop dangereuse pour une femme juive.
Galerie "Art of This Century" ouverte par Peggy Guggenheim à New York en 1942, Peggy Guggenheim Collection, Venise
Mais que faire d’une collection que les nazis rêveraient de détruire ? Impossible de la mettre dans sa valise ! Peggy Guggenheim cherche des lieux pour cacher ses trésors. Le Louvre refuse de lui prêter main-forte car ses œuvres sont jugées trop modernes...
Heureusement, l’une de ses amies a un grenier : les pièces sont donc mises en caisses et cachées sous des bottes de foin.
Une fois à New York, Peggy cherche une façon de récupérer sa précieuse collection. Elle imagine alors un véritable subterfuge : mélanger les œuvres à des objets sans valeur, comme des casseroles, puis étiqueter le tout “Articles mobiliers” pour la douane. Ainsi, les colis passent inaperçus aux yeux des nazis et traversent l’Atlantique sans encombre.
Grâce à l'ingéniosité de la jeune femme, ce sont des visiteurs du monde entier qui peuvent aujourd’hui admirer ces inestimables “casseroles” !
Peggy Guggenheim à la 24e Biennale de Venise, 1948. Elle tient la toile Interior de Pegeen Vail. Photo : Archivio Cameraphoto Epoche
1939. Peggy Guggenheim, une célèbre héritière américaine, déménage à Paris, juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Et dans sa poche, se trouve une liste de courses qui marquera l’histoire de l’art...
Rien à voir avec la cuisine, bien sûr ! Il s’agit plutôt d'œuvres à acquérir à tout prix. Celle qui se définit comme une "art addict" se donne ainsi le défi de s’offrir un tableau par jour.
Pendant un an, elle rencontre ainsi de nombreux artistes comme Picasso, Brancusi ou encore les Delaunay...
André Rogi, Portrait de Peggy Guggenheim à Paris, vers 1940, épreuve au gélatino-bromure, Bibliothèque nationale de France, Paris. Photo : DR
Fernand Léger, Les Hommes dans la ville, état définitif, 1919, huile sur toile, acheté par Peggy Guggenheim, Peggy Guggenheim Collection, Venise. Adagp, Paris, 2023
Bon nombre d’entre eux craignent alors la guerre à venir contre l’Allemagne. Aux yeux des nazis, leur art "dégénéré" ne vaut pas grand-chose. Les voilà qui se tournent vers Peggy Guggenheim avec l’espoir qu’elle puisse acheter et protéger leurs œuvres. Et ils ont eu le nez creux !
En 1940, alors qu’elle se trouve dans l’atelier de Fernand Léger, la collectionneuse apprend que Hitler vient d'envahir la Norvège. Il est temps de rentrer aux États-Unis : l’Europe est devenue trop dangereuse pour une femme juive.
Galerie "Art of This Century" ouverte par Peggy Guggenheim à New York en 1942, Peggy Guggenheim Collection, Venise
Mais que faire d’une collection que les nazis rêveraient de détruire ? Impossible de la mettre dans sa valise ! Peggy Guggenheim cherche des lieux pour cacher ses trésors. Le Louvre refuse de lui prêter main-forte car ses œuvres sont jugées trop modernes...
Heureusement, l’une de ses amies a un grenier : les pièces sont donc mises en caisses et cachées sous des bottes de foin.
Une fois à New York, Peggy cherche une façon de récupérer sa précieuse collection. Elle imagine alors un véritable subterfuge : mélanger les œuvres à des objets sans valeur, comme des casseroles, puis étiqueter le tout “Articles mobiliers” pour la douane. Ainsi, les colis passent inaperçus aux yeux des nazis et traversent l’Atlantique sans encombre.
Grâce à l'ingéniosité de la jeune femme, ce sont des visiteurs du monde entier qui peuvent aujourd’hui admirer ces inestimables “casseroles” !
Peggy Guggenheim à la 24e Biennale de Venise, 1948. Elle tient la toile Interior de Pegeen Vail. Photo : Archivio Cameraphoto Epoche