"Alerte envahisseurs !"
Où l'on apprend que les méduses sont plus dangereuses qu'on le pensait.
Où l'on apprend que les méduses sont plus dangereuses qu'on le pensait.
2011, Écosse. C’est le branle-bas de combat dans la salle de contrôle de la centrale nucléaire de Torness. Les deux réacteurs doivent être arrêtés de toute urgence ! Mais que se passe-t-il donc ? Un accident ?
Centrale nucléaire de Torness, Écosse, photo : 27707
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Pas tout à fait. La centrale subit… une invasion de méduses ! Ces animaux translucides et gélatineux se sont tellement agglutinés devant les filtres d’eau de mer (essentielle pour refroidir les réacteurs de la centrale) qu’ils les ont bouchés ! Et ce n’est pas un incident isolé, le même problème est arrivé à d’autres centrales…
Eh oui, depuis quelques décennies, les méduses prolifèrent de manière incontrôlée. Et ce, tout autour du globe. En cause ? L'activité humaine…
Méduses, photo : Florian Olivo
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La première raison, ce sont les engrais et les médicaments, comme les hormones de synthèse, par exemple. Répandus dans les champs ou retrouvés dans les eaux domestiques, ils ruissèlent jusqu'à la mer.
Là, ils favorisent la croissance du plancton, ces organismes microscopiques dont les méduses sont particulièrement friandes.
Plancton divers, photo : Christian Sardet/CNRS/Tara expeditions
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La seconde raison, c’est la surpêche, qui élimine aussi bien leurs compétiteurs (des poissons avec qui elles partagent la même alimentation), que leurs prédateurs (comme les tortues de mer). Résultat, les méduses sont libres de se ruer sur l’abondante nourriture qui leur passe sous les filaments.
Un exemple de surpêche, Chili, photo : C. Ortiz Rojas
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Et enfin, le changement climatique global qui tend à réchauffer les eaux… Ce qui là aussi leur convient à merveille !
Résultat, dans certains coins du globe, les bancs de méduses se font de plus en plus grands et de plus en plus nombreux : on parle de "gélification" des océans.
Banc de méduses, photo : Pexels
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Et pour ne rien arranger, c’est un cercle vicieux : plus elles sont nombreuses, plus elles perturbent l’écosystème, moins il y a de poissons (en plus du plancton, elles ne rechignent pas à s’en nourrir), et plus il y a de méduses…
Autrement dit, la baignade en haute mer n’a pas que de beaux jours devant elle !
Une carangue rayée (Carangoides ferdau) et une méduse Thysanostoma loriferum, île de la Réunion, photo : Philippe Bourjon
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