"Un beau brassssselet"
Où l’on fait la connaissance d'un reptile très précieux.
Où l’on fait la connaissance d'un reptile très précieux.
Veille de Noël 1894. Un imprimeur parisien reçoit un coup de fil inattendu : la grande comédienne Sarah Bernhardt souhaite lui commander des affiches pour son prochain spectacle… qui a lieu à peine dix jours plus tard ! La plupart des dessinateurs étant en vacances, c'est un artiste tchèque quasi inconnu, Alfons Mucha, qui se met à la tâche.
À gauche : William Downey, Sarah Bernhardt, 1882, photographie
À droite : Alfons Mucha, Autoportrait, 1901, photographie
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À droite : Alfons Mucha, Autoportrait, 1901, photographie
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Dès la semaine suivante, les rues de la capitale se couvrent d’affiches à l’effigie de la "Divine" Sarah Bernhardt, presque grandeur nature, couronnée de fleurs et tenant un grand rameau à la main.
Ces courbes et les motifs végétaux utilisés par l'artiste sont pile dans l'air du temps : on est en plein essor de l'Art nouveau en Europe.
L'actrice est séduite, au point de passer avec Mucha un contrat d'exclusivité : désormais, il créera toutes ses affiches !
À gauche : Alfons Mucha, Gismonda. Sarah Bernhardt. Théâtre de La Renaissance, 1894, lithographie, 216 × 74 cm, collection privée
À droite : Alfons Mucha, La Dame aux Camélias, 1896, lithographie, 207 x 72 cm, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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À droite : Alfons Mucha, La Dame aux Camélias, 1896, lithographie, 207 x 72 cm, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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C'est ainsi que pour la pièce Médée quelques années plus tard, Mucha dessine sur le bras de la star un bracelet-serpent qui s'enroule de la main jusqu'au coude.
Une fois de plus, il a fait mouche : Bernhardt adore le bijou dessiné, et demande au joaillier Georges Fouquet de lui donner vie... avec l’aide de Mucha bien sûr.
À gauche : Alfons Mucha, Médée, 1898, lithographie, 206 × 76 cm, National Liberty Museum, Philadelphie
À droite : Détail de l'œuvre
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À droite : Détail de l'œuvre
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Les deux hommes réalisent ensemble un véritable chef-d’œuvre : en or, le corps du serpent est doté de charnières invisibles pour épouser le bras.
Vient ensuite la tête, recouverte d'émail et d'opales, avec des yeux en rubis. Une deuxième tête de reptile lui fait face, sous la forme d’une bague retenue au reste par de petites chaînes.
Le Bracelet serpent créé par Georges Fouquet et Alfons Mucha, vers 1898, collection privée, photos : DR
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Quelle sophistication pour ce bijou venimeux ! Pas étonnant que Sarah Bernhardt choisisse de le porter à nouveau dans un autre rôle de femme fatale, celui de Cléopâtre…
Napoleon Sarony, Sarah Bernhardt en Cléopâtre, 1891, photographie, photo : DR
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