"Servez-vous !"
Où l’on fait tranquillement son marché.
Où l’on fait tranquillement son marché.
Paris, 18 mai 2010. Par cette douce soirée de printemps, un homme s’active sur la terrasse du musée d’Art moderne. Avec application, il retire puis replace chacune des vis d’une fenêtre du musée.
L’heure semble pourtant bien tardive pour une opération de maintenance ! Plus étrange encore, le personnage disparaît dans la nuit une fois son opération achevée...
La terrasse entre le musée d'Art moderne de la Ville de Paris et le Palais de Tokyo, Paris, photo : Coldcreation
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Cela fait en réalité plusieurs jours que cet homme, spécialiste des cambriolages impossibles, prépare son coup. Il a commencé par dégripper les vis à l’acide, puis a poncé le chambranle de la fenêtre pour en éliminer la peinture.
Ce 18 mai, veille du casse, c’est la répétition générale pour s’assurer que tout est prêt. Le lendemain, il revient cette fois avec une ventouse et décroche délicatement la vitre. Débute alors le plus gros braquage de musée des vingt-cinq dernières années...
Illustration Artips
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Une fois entré dans les salles d’exposition, l’homme se dirige sans hésitation vers un tableau de Fernand Léger, dont le vol lui a été commandé. Alors qu’il rapporte la toile vers la fenêtre, le cambrioleur s’étonne : aucune alarme ne retentit.
Ni une ni deux, il retourne à la pêche aux chefs-d’œuvre. Il décroche un Matisse, un Braque, un Picasso et, pour finir, un Modigliani. Tranquillement, le voleur charge son butin dans son véhicule et disparaît.
Fernand Léger, Nature morte, chandeliers, 1922, huile sur toile, 116 × 80 cm, localisation inconnue ADAGP, Paris, 2021
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Pourquoi n’y a-t-il pas eu de réaction des gardiens ? On l’apprend dans les jours qui suivent : comme une alarme se déclenchait sans raison, un employé avait désactivé tout le système de protection deux mois plus tôt… Oups.
Le voleur, son commanditaire et un homme ayant caché les œuvres sont rapidement arrêtés. Les tableaux, eux, restent introuvables. Celui qui les planquait dit les avoir détruits ! Mais cela semble peu probable aux yeux des enquêteurs. Affaire à suivre...
Amedeo Modigliani, La Femme à l'éventail, 1919, huile sur toile, 100 x 65 cm, localisation inconnue
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Je ne me souvenais pas avoir entendu parler de ça. Et vous?
Coco