"Comment te dire adieu ?"
Où l’on devient immortel grâce à une photographie.
Où l’on devient immortel grâce à une photographie.
22 mai 1885. Victor Hugo vient de s’éteindre. Lui qui a marqué le siècle par sa pensée et ses écrits ne part pas dans l’indifférence, bien au contraire ! De nombreux artistes accourent au chevet du grand homme…
Léon Bonnat, Victor Hugo sur son lit de mort, 1885, huile sur toile, 46 x 55 cm, Maison de Victor Hugo, Guernesey
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Il existe en effet toute une tradition du portrait mortuaire : ce dernier permet de conserver une ultime trace du défunt, surtout lorsqu’il est aussi important.
Et pour Hugo, prestige oblige, on ne fait pas les choses à moitié : ce n’est ni un, ni deux, mais pas moins de douze artistes qui sont dépêchés sur place ! Il y a des peintres, des sculpteurs, des graveurs… et un photographe, Nadar.
Félix Tournachon, dit Nadar, Autoportrait, 1854, photographie, Bibliothèque nationale de France, Paris
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Cet ancien caricaturiste, qui s’est reconverti avec talent dans les portraits photographiques, a bien connu Hugo. Les deux hommes se sont beaucoup côtoyés, comme en témoignent de célèbres clichés de l’écrivain pris par Nadar.
C’est donc avec une grande émotion qu’il vient rendre un ultime hommage à son ami décédé.
Félix Tournachon, dit Nadar, Portrait de Victor Hugo, vers 1878, photographie, 14 x 10 cm, Maison de Victor Hugo, Guernesey
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Pour capter une dernière fois le visage de Hugo, Nadar décide de faire simple. Pas de gros projecteurs ni de lourd matériel : il a apporté le strict minimum.
Là, dans la chambre du défunt, il utilise seulement la lumière du jour et les quelques lampes présentes dans la pièce.
Félix Tournachon, dit Nadar, Victor Hugo sur son lit de mort, 1885, photographie, 44 x 54 cm, Maison de Victor Hugo, Guernesey
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Le résultat, tout en contrastes, résonne curieusement avec les derniers mots qu’aurait prononcés Hugo : "Je vois de la lumière noire".
Quelques années plus tard, le fils de Nadar raconte : "Ce cliché pris par mon père en larmes, c’est peut-être son chef-d’œuvre". Et le public ne s’y trompe pas, puisque le portrait connaît immédiatement un incroyable succès.
Paul Tournachon, dit Paul Nadar, Autoportrait, 1888, photographie, Bibliothèque nationale de France, Paris
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