"Tous au donjon !"
Où l’on joue un très très gros coup.
Où l’on joue un très très gros coup.
15 juin 1963. La petite commune de Sainte-Geneviève-des-Bois fait face à une affluence sans précédent. Au lieu-dit "Carrefour du Donjon", d'interminables files de voitures sont immobilisées. Un concert des Beatles ou des Rolling Stones serait-il prévu ?
Illustration Économitips
Voir en grand
Voir en grand
Non, c’est l'ouverture d’un "grand magasin libre-service" de 2 500 m2, du jamais vu en France ! On y trouve 20 000 produits différents, dont 3 500 alimentaires. Marcel Fournier et les frères Defforey, créateurs de ce commerce d'un nouveau genre, font un pari énorme. "Demain, soit je suis riche, soit je suis ruiné", déclare Fournier la veille.
Ouverture du premier Carrefour à Sainte-Geneviève-des-Bois, 1963, photographie, photo : Carrefour
Voir en grand
Voir en grand
Comme une église ou une cathédrale, ce premier hypermarché est béni par un prêtre. Et il a une marraine, l'écrivaine Françoise Sagan, qui a fait le déplacement. Le soir venu, Fournier est rassuré sur l’avenir de sa fortune : attirés par les prix bas, 5000 clients sont venus vider les rayons et assécher les pompes à essence, qui tombent rapidement en panne.
Ouverture du premier Carrefour à Sainte-Geneviève-des-Bois, 1963, photographie, photo : Carrefour
Voir en grand
Voir en grand
Les consommateurs se sont précipités, car ils pensent que ces prix cassés ne dureront pas. D'ailleurs, les petits commerces de centre-ville ne sont pas inquiets : avec des marges si réduites, ce magasin ne passera pas l’hiver !
Chariot de supermarché, 2020, photographie, photo : Tumisu
Voir en grand
Voir en grand
Et pourtant... l'ère des grandes surfaces est lancée. Leclerc, Auchan, Mammouth, Casino… des grandes surfaces couvrent bientôt le pays. Et dans le même temps, 30 000 petits commerces ferment leurs portes. Le modèle "hyper" s’impose pour plus de 50 ans.
Ancienne épicerie Dray, Biziat (épicerie fermée), 2020, photographie, photo : Chabe01
Voir en grand
Voir en grand
Il n'est remis en cause qu’au cours des années 2010. Conscience écologique, volonté de "mieux manger", demande d'un commerce équitable du producteur au vendeur : l’hyperconsommation a du plomb dans l'aile. Puis, la crise sanitaire du Covid a confirmé un désir naissant de circuits courts, donc de produits locaux. Pour les hypermarchés, adeptes de l'achat en gros, difficile de s'y mettre ! La fin d’une ère ?
Etalages de fruits sur un marché français, 2018, photographie, photo : BienheureuxAnonyme
[size=10]Voir en grand[/size]
[size=10]Voir en grand[/size]
Arrivés en septembre 70 en Seine et Marne nous allions dans les années 75 à Sainte Geneviève des Bois faire nos courses chez Mammouth!!!