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"Tout commence à Toulouse !"
Où l’on assiste à un coup de théâtre… universitaire.
Où l’on assiste à un coup de théâtre… universitaire.
Toulouse, université de droit, 1952. Devant son jury de thèse ébahi, Germain Sicard affirme tranquillement que ce que l'on croyait savoir sur les origines du capitalisme est en partie faux…
Parallèlement à ses études de droit, ce jeune homme suit un cursus en histoire. Il s'est donc trouvé un sujet de thèse sur mesure : "Aux origines des sociétés anonymes, les moulins de Toulouse au Moyen Âge". Un savant mélange d’histoire et de droit des sociétés.
Germain Sicard, 20e siècle, photo : Université de Toulouse
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Après une fouille approfondie des archives toulousaines, il a mis la main sur la "Charte de création de la Société des moulins de Bazacle". Ce document de 1372 est l'acte de naissance de la toute première société par actions, une découverte exceptionnelle ! Jusqu'alors, on pensait que ce type de sociétés à la base du capitalisme n'apparaissait qu’au siècle suivant, en Italie.
Moulin du Bazacle, Toulouse, illustration extraite de Toulouse monumentale et pittoresque, par J.-M. Cayla et C. Paul, photo : DR
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D’ailleurs, pourquoi les moulins de la région de Toulouse se sont-ils regroupés en société par actions ? Pour une raison qui, aujourd’hui encore, incite les entrepreneurs à ouvrir le capital de leurs entreprises à des actionnaires : l'investissement !
La ville de Toulouse vue du ciel, photo : Pittou2
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À l'origine, les meuniers de Bazacle voulaient augmenter leur capacité de production. Ils ont alors construit des retenues d’eau pour diriger et augmenter le flux vers leurs moulins.
Hélas pour nos meuniers, bâtir ces "chaussées" ne suffisait pas : il fallait ensuite les entretenir. Et l’argent coulant moins vite que l’eau, ils n’en avaient pas les moyens... Que faire ?
Illustration Économitips
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Proposer à des notables de financer les travaux en échange d'une partie des bénéfices. C'est ainsi qu'en 1372, les moulins et leurs chaussées deviennent la propriété de la Société des moulins de Bazacle, elle-même partagée en 96 parts réparties entre les investisseurs selon leur mise.
D'après Germain Sicard, ces femmes et ces hommes sont donc les premiers actionnaires de l'Histoire !
Eugène Trutat, Toulouse : Moulin du Bazacle, 19[size=7]e siècle, photographie, 8,5 x 17 cm, Muséum de Toulouse, Toulouse
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